Titre

Analyse des aliments traditionnels de la Première Nation de Serpent River

Exercice financier

2017-2018

Communauté/Région

Première Nation de Serpent River, Ontario

Chercheur principal

Ryan Froess, Canada North Environmental Services

Chef de projet communautaire

Rose Messina

Membres du projet

Stacey Fernandes, Taylor Commanda et Chris Ollson, Ph.D.

Financement

100 000 $

Résumé du projet

La Première Nation de Serpent River (SRFN) subit les conséquences environnementales, sanitaires, sociales, culturelles et économiques importantes de l'exploitation et de la concentration de l'uranium, avec de nombreux projets déclassés situés sur ou à proximité de son territoire traditionnel. Les membres de la SRFN ont exprimé des inquiétudes quant à la sécurité de leurs aliments traditionnels. Cette étude visait à examiner les risques potentiels posés par l'ingestion de divers contaminants, dont l'uranium, dans les aliments traditionnels locaux, qui ont pu être affectés par la proximité de ces industries.

L'étude comportait trois volets : une enquête alimentaire, un programme d'échantillonnage et une évaluation des risques pour la santé humaine (ERSH). Un questionnaire sur la fréquence des aliments a été fait afin de recueillir des informations sur les habitudes de consommation des aliments traditionnels. Des échantillons d'aliments traditionnels, notamment de mammifères (orignal, cerf et lièvre d'Amérique), d'oiseaux (perdrix), de poissons (doré jaune, grand brochet, perchaude et achigan à petite bouche), de baies et de plantes, ont été analysés pour détecter la présence de divers métaux, dont l'arsenic, le cadmium, le chrome, le cobalt, le plomb, le manganèse, le mercure, le nickel, le sélénium et l'uranium. Sur la base des données recueillies, une ERSH a été réalisée pour évaluer les risques potentiels pour la santé associés à l'exposition aux métaux provenant des aliments traditionnels.

Cette étude a révélé que les concentrations de métaux dans la majorité des échantillons d'aliments traditionnels étaient faibles et similaires aux concentrations mesurées dans les aliments de supermarché. Les niveaux d'uranium dans le gibier et les poissons sauvages étaient inférieurs au seuil de détection de la méthode de laboratoire. Les niveaux de mercure dans les espèces de poissons étaient généralement inférieurs aux lignes directrices de Santé Canada de 0,5 ppm, sauf pour les échantillons de doré jaune. Des niveaux élevés de plomb ont été trouvés dans les échantillons d'oiseaux sauvages, probablement en raison de l'utilisation de munitions au plomb. De plus, les concentrations de cadmium étaient élevées dans les organes d'orignaux.

L'ERSH a démontré que, sur la base des habitudes alimentaires rapportées et des niveaux de contaminants mesurés dans les échantillons recueillis pour cette étude, la consommation d'aliments traditionnels récoltés localement était sans danger. L'étude a recommandé que les chasseurs évitent d'utiliser des plombs de chasse afin de minimiser l'exposition au plomb qui pourrait être dangereuse pour les enfants et les adultes. Comme le cadmium s'accumule naturellement dans les reins et le foie des orignaux, les adultes ne devraient consommer ces organes qu'occasionnellement et en quantité modérée.  En revanche, les enfants devraient éviter de manger des reins et du foie d'orignal, tout comme les fumeurs, car la fumée de cigarette contient également du cadmium. L'exposition au mercure suscite peu d'inquiétude. Toutefois, on a recommandé aux femmes en âge de procréer et aux enfants de limiter leur consommation de gros poissons prédateurs (doré jaune et grand brochet) afin de minimiser leur exposition au mercure. Les poissons à faible teneur en mercure, comme le grand corégone et le meunier, sont préférables pour cette population, de même que les poissons prédateurs de petite taille, comme le doré jaune et le grand brochet.