La consommation d'aliments traditionnels est essentielle à la santé et au bien-être des neuf communautés Eeyou Istchee de l'est de la baie James et de la baie d'Hudson, au Québec. Les membres de ces communautés s'inquiétaient du fait que les aliments traditionnels constituaient une voie d'exposition potentielle aux contaminants environnementaux provenant de l'utilisation de produits chimiques, de l'activité industrielle et de l'exploitation des ressources dans les territoires autochtones. L'objectif de ce projet était d'examiner l'exposition humaine potentielle aux métaux et aux organohalogénés provenant de la consommation d'aliments traditionnels et de déterminer les risques pour les communautés Eeyou Istchee. L'objectif était de fournir des informations sur les risques aux populations Cries de ce territoire afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées concernant leur santé.

L'équipe du projet a prélevé des échantillons de gibier et de poissons sauvages traditionnels (ours, castor, caribou, orignal, lièvre, canard, oie, tétras, doré jaune) pour mesurer les niveaux de vingt-quatre métaux (dont l'arsenic, le cadmium, le plomb et le mercure). Ils ont également mesuré les niveaux de divers contaminants organohalogénés (congénères de PCB, DDD, DDT, DDE, α-HCH, β-HCH, PBDE, cis-nonachlore, mirex, oxychlordane, hexachlorocyclohexane, toxaphène et trans-nonachlore). Les taux de consommation d'aliments traditionnels chez les Eeyou Istchee ont été dérivés d'un projet antérieur mené dans la région. Des simulations de Monte Carlo ont été effectuées pour calculer le quotient de risque probabiliste non cancérigène et les valeurs de risque cancérigène afin d'estimer le risque pour la santé humaine de l'exposition à ces contaminants.

Les résultats ont montré que les risques globaux liés à l'exposition aux métaux et aux composés organohalogénés dans les aliments traditionnels étaient faibles. La consommation de canard ou d'oie peut être préoccupante car elle présente un risque légèrement accru d'exposition au PBB-153, un type d'organohalogène. L'équipe de projet a conclu qu'étant donné que la consommation de gibier d'eau peut augmenter l'exposition aux organohalogénés, les résidents devraient faire preuve de prudence jusqu'à ce que d'autres études soient entreprises. L'équipe de projet a recommandé la réalisation d'une étude de suivi spécifique aux canards. Elle a conseillé aux résidents de soupeser les risques minimes et les avantages considérables pour la santé de la consommation d'aliments traditionnels.