Titre
Les parasites zoonotiques chez les Natsiq (phoques annelés).
Année fiscale
2020-2021
Communauté, région
Kuujjuaq, Tasiujaq, Kanigqsujuaq et Inukjuak, Nunavik, Québec
Chercheur principal
Dre Emily Jenkins (Université de Saskatchewan)
Responsable du projet communautaire
Géraldine-G. Gouin (Centre de recherche du Nunavik (CNRC), Société Makivvik)
Membres du projet
Frankie Jean-Gagnon et Brent Dixon

Résumé du projet
Les chasseurs du Nunavik, une région de 14 villages du nord du Québec, s'inquiétaient de l'état de santé du natsiq (phoque annelé), un animal fréquemment consommé par les Inuits. Les chasseurs ont observé des changements dans l'état de santé du natsiq et une diminution de son nombre, et s'inquiétaient des risques possibles pour la santé liés à la consommation de viande de natsiq. Le Conseil de gestion des ressources fauniques de la région marine du Nunavik (CGRFRMN) a mis sur pied un programme de surveillance du natsiq avec quatre communautés : Inukjuak, Tasiujaq, Kuujjuaq et Kangiqsujuaq. L'objectif global de ce projet était de formuler des recommandations concernant la consommation de viande de natsiq à l'intention du Conseil de santé du Nunavik et d'améliorer la sécurité alimentaire des Nunavimmiut. D'autres objectifs de ce projet étaient de développer un partenariat entre les chasseurs et le Centre de recherche du Nunavik (CNR, société Makivvik) pour leur permettre de détecter les parasites dans les organes habituellement consommés crus, et de renforcer la capacité du CNR à effectuer des analyses moléculaires pour étudier la prévalence de deux parasites zoonotiques.
Les chasseurs ont envoyé à l'équipe du projet 28 échantillons de nastiq contenant plusieurs organes pour analyse de Toxoplasma gondii et de Trichinella nativa. L'équipe du projet a organisé des ateliers et mené des enquêtes téléphoniques auprès des 10 chasseurs qui ont envoyé des échantillons afin d'étudier leurs habitudes de consommation de nastiq et leurs préoccupations concernant la santé des phoques.
L'analyse a révélé que 20 % des échantillons de muscle natsiq étaient infectés par Toxoplasma gondii. Les échantillons de tous les foies étaient négatifs. Aucune Trichinella nativa n'a été détectée dans le cadre de ce projet. Les résultats de l'enquête téléphonique indiquent que 60 % des participants ont mangé de la viande de nastiq crue et que tous les répondants ont apporté la viande crue à la communauté. Par conséquent, la consommation de phoque cru pourrait être plus élevée parmi les membres de la communauté. Presque tous les répondants n'étaient pas préoccupés par les maladies dans le natsiq, mais tous, sauf deux, ont remarqué des parasites dans les phoques récoltés. Toutes les personnes interrogées ont déclaré que le natsiq était aussi sain que d'habitude, voire plus sain. Au cours de l'un des ateliers, les participants ont demandé que nous procédions également à des tests de dépistage de Giardia duodenalis et de Cryptosporidium parvum. Des protocoles sont encore en cours d'élaboration pour ajouter ces parasites à l'analyse.
Bien qu'il soit encore trop tôt pour formuler des recommandations au Conseil de santé du Nunavik, ce projet est très prometteur en termes de surveillance et fait désormais partie d'une opération de surveillance continue menée par le CNR. Ce projet a permis au CNR de commencer à effectuer des analyses moléculaires, ce qui améliore la durabilité de l'Inuit Nunangat Research.